Incredible sunset

El Hierro, l’île du bout du monde connu

Avant de commencer la lecture de cet ultime article sur les îles Canaries, nous voudrions partager avec vous un montage fait spécialement pour l’occasion. Laissez de côté ce que vous êtes en train de faire et découvrez en musique notre séjour de 53 jours résumé en 4 minutes !

El Hierro, l'île fort fort lointaine

Et voilà ! Nous voici arrivés à notre ultime île de l’archipel Canarienne ! Nous sommes le 10 décembre 2015 et nous avons parcouru depuis notre départ plus de 370 milles nautique (685 km) en accostant successivement à La Graciosa, Lanzarote, Gran Canaria, Tenerife, La Palma et finalement El Hierro. Cette île était considérée dans le passé comme le bout du monde « connu » et cela n’a pas beaucoup changé malgré la découverte de l’Amérique. Nous sommes dans le point le plus occidentale de l’Europe et on peut dire que le coup de cœur pour l’île est immédiat et cela malgré le faite que nous sommes dans une marina totalement déserte et très remuante, accrochez vous ! La navigation du puerto de Tazacorte (La Palma) jusqu’à La Estaca (El Hierro) c’est bien déroulée malgré une météo totalement folle…En effet, les prévisions annonçaient clairement du vent du Nord (nous poussant ainsi vers El Hierro) et nous avons navigué avec du vent du Sud grrrr ! Nous avons du mettre à contre cœur le moteur pour parcourir cette traversée très calme et scrutant méticuleusement l’horizon à la recherche de pélagiques.

voyage voilier canaries

L’île de El Hierro est considérée par beaucoup, comme l’île « écolo » des Canaries. Sa production d’énergie se fait avec un système simple mais astucieux qui consiste à utiliser l’énergie du vent (des Alizées) avec des grandes éoliennes afin de répondre aux besoins primaires mais aussi à faire fonctionner une station hydro-électrique en acheminant des tonnes d’eau sur les hauteurs des montagnes. Ainsi, au cas où le vent ne produirait pas assez de courant, l’eau stockée en hauteur est déversée à grande vitesse jusqu’à de grandes turbines situées au niveau de la mer générant ainsi du courant supplémentaire. Comme écrit plus haut, nous tombons instantanément sous le charme de notre nouvel environnement que l’on s’empresse de découvrir à pied, puis avec une voiture de location. Nous parcourons alors l’île du Nord au Sud et d’Est en Ouest en s’extasiant devant la beauté sauvage et préservée des paysages. On vous laisse juger :

(Comme d’hab. on clique sur les photos pour voir les commentaires)

Roadtrip à la découverte des mystères de l'île

Le 13 décembre nous partons en road trip avec Michèle pour faire une large boucle. Première étape, les piscines « naturelles » (notez les guillemets) de La Caleta. On pose la voiture au bord de mer et découvrons trois bassins construits dans la roche volcanique et remplis d’eau de mer. Idéal pour une baignade lorsque l’océan est trop agité. Pour les plus téméraires, il reste une petite plateforme haute de 2-3 mètres afin de plonger directement dans la flotte. L’eau est bonne et nous profitons de la chaleur montante de la mâtiner pour nous baigner.

Seconde étape, Charco Azul et ses piscines naturelles (notez les non-guillemets) sur le Nord de l’île. Cette fois, pas de baignade pour nous mais une belle découverte d’un lieu vraiment bien aménagé sans toucher au charme de la roche qui s’est creusée pour former ces bassins protégés. Des grottes sont là pour les baigneurs qui souhaiteraient barboter à l’abri du soleil et peut-être même en compagnie de quelques chauves-souris, dans un cadre de lave et de roche basaltique typique de cette île.

Nous continuons notre route afin de rejoindre la côte Ouest mais malheureusement cette dernière était fermée pour cause d’éboulements provoqués par un tremblement de terre. Nous voilà donc obligé de couper par les montagnes du centre de l’île et de découvrir un peu plus les magnifiques forêts remplient de lichens. C’est certains les gnomes et elfes des forets vivent encore ici !

Décidé à découvrir coute que coute l’Ouest de l’île nous empruntons de petites routes extrêmement sinueuses qui nous amènent gentiment mais surement vers la pointe la plus occidentale d’Europe aussi couramment appelée : le bout du monde. C’est en effet le sentiment qui nous envahit tous lorsque nous apercevons ce phare au milieu de ce paysage désolé. Au bout du monde, ce phare et une croix plantée là. Surplombant la mer afin de dire adieu aux matelots qui partaient rejoindre le nouveau monde. Nous nous impregnons un moment de ce lieu fort qui nous rappel que nous aussi, prochainement, nous aurons à traverser cette immense étendue d’eau… Au détour d’une coulée de lave, nous tombons sur des abris de fortune creusés à l’intérieur des tunnels de lave. Des escaliers en colimaçon descendent dans les entrailles de la terre et une lampe de poche très puissante est plus que conseillée avant de vous aventurer dans ces dédales souterrains. Je pars en solo afin de faire le point sur ce qu’il est possible d’y découvrir,,, mais je dois avouer que j’aurais préféré ne jamais y mettre les pieds, car ce que j’y ai découvert ma glacé le sang. Une vidéo vaut mille discours donc je laisse le soin aux INTREPIDES & CURIEUX de braver le mystère de ces grottes creusées dans la lave situées au bout du monde…

tampon tour du monde

Vamos à la Restinga oh oh oh oh oooh

Après quelques jours à la Estaca (Est de l’île), nous mettons les voiles pour nous rendre à la pointe Sud, dans le super village de La Restinga. Nous sommes accueilli par de nombreux voyageurs ayant jeté leur dévolu sur cette charmante marina afin de festoyer ensembles les fêtes de fin d’année. Notre séjour à La Restinga nous a aussi permis de fêter nos 1 an de mariage en y faisant de belles marches, une superbe baignade et en y faisant de belles rencontres avec d’autres voyageurs/navigateurs. L’esprit de Noël est là, malgré les températures chaudes, le ciel bleu et le cadre général contrastant avec l’idée qu’on se fait des fêtes de fin d’année. Nous sommes invités sur le bateau de Fredrik, un Finlandais souhaitant faire la traversé de l’Atlantique sur son petit voilier de 6 mètres ! Nous passons un super début de soirée accompagnés de son acolyte du moment (Mia) de Finlande, et d’un couple espano-lituanien en dégustant du vin chaud accompagné d’amandes et de raisins secs, miam.

Nous profitons de nos derniers jours sur l’archipel des Canaries pour nous promener du côté d’El Pinar. Un charmant village au nom enivrant. Au détour d’un chemin nous tombons sur une scène peu banale. Un fermier est en train d’accoucher une brebis. Nous nous approchons et observons l’homme tentant temps bien que mal de réanimer un des deux nouveaux nés en mauvais état. L’accouchement de deux agneaux est compliqué en pleine nature et l’éleveur avait du tirer la tête du bébé hors de sa mère, lui créant par la même occasion des lésions au niveau de la tête. Nous restons un moment à observer cette scène touchante tout en discutant avec le vieil homme. Le second, pour sa part, tente après seulement quelques minutes de faire ces premiers pas et nous observons avec attention les efforts considérables qu’il met en œuvre afin de s’approcher de sa mère. Le coup de cœur pour El Hierro s’est fait d’une part grâce à la beauté de ses paysages et d’autre part grâce à la sympathie de ses habitants. Chaque rencontre que nous avons pu faire avec les locaux nous a permis de découvrir des gens aimables et toujours prêt à nous aider avec le sourire.

Le vivant et le mort

El Camino de Tacoron

El camino de Tacoron

Un jour, nous prenons la route partant de La Restinga et décidons de marcher « El Camino de Tacoron ». Une magnifique route, entrecoupée de sentiers pédestres qui nous amènent vers le bord de mer Sud-ouest. Les paysages traversés durant la marche sont une fois de plus splendides et nous arrivons à une sorte de crique aménagée avec des zones de pique-nique, des échelles, et des espaces pour s’allonger et profiter du soleil. La zone est idéale pour faire du snorkling et nous profitons de ce petit havre de paix pour nager et découvrir de beaux poissons. Nous repartons en auto-stop avec une famille de l’île qui une fois de plus nous confirme la gentillesse et amabilité des locaux. Une fois déposé à un carrefour, nous partons chacun de notre côté et décidons avec Nathalia de couper à travers la route goudronnée afin d’escalader un petit volcan surplombant le village de La Restinga. La vue au sommet est superbe et nous rentrons pile à temps pour admirer un magnifique couché de soleil depuis notre bateau tout en « skypant » gratuitement grâce au wifi de la marina.

720 milles nautique des Canaries au Cap Vert

Le lundi 21 décembre, nous partions vers 9h du port de La Restinga pour la seconde plus longue navigation (après la traversé de l’Atlantique) de notre voyage initiatique à la voile. Au programme, 5 jours et demi de navigation non stop afin de rejoindre le Cap Vert. Pour l’anecdote, nous étions partit avec comme but de rejoindre le Sénégal mais le vent étant tellement détraqué à se moment nous avons décidé durant le troisième jour de modifier un peu notre cap afin de jouir de meilleurs conditions tant au niveau des vagues que du vent. Nous vous livrerons sans doute un article spécial sur cette traversé qui a été une expérience incroyable et inédite pour nous. Vivre à 4 sur un navire de 13 mètres tout en respectant des quarts de garde de 2h45 espacé de 8h15 de repos afin de veiller au bon fonctionnement du bateau de jour comme de nuit.

map canary cape verde
Vincent Weil

Jeune diplômé en management et tourisme à la HES-SO de Sierre en Suisse, je suis avant tout un voyageur insatiable. Mon rêve est de voyager à travers le monde paisiblement, au gré des envies et des rencontres afin de vivre de belles expériences. J'aime photographier et filmer nos aventures afin de concocter des vidéos pour ma chaîne Youtube/vincentweil et partager en récits et photos nos expériences sur notre blog de voyage Take-Me-Everywhere.com

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