SAO NICOLAU VOYAGE

Santa Luzia & Sao Nicolau, un mouillage coriace | Cap Vert

L'île deserte de Santa Luzia

Au départ de Mindelo (Sao Vicente) nous avions pour but de rejoindre l’île de Sao Nicolau. Mais un vent favorable, une houle convenable et une motivation de l’équipage nous font prendre un autre cap et nous permettent de passer une nuit à l’île de Santa Luzia. Nous scindons donc notre trajet en deux en faisant une halte d’une journée sur cette île inhabitée. Malheureusement, les fortes vagues s’abattant sur la plage, ne nous permettent pas de mettre pieds à terre… Nous profiterons d’admirer cette jolie île déserte tout en prenant un bon apéro dans le cockpit, santé !

Une épave Suisse dans la baie de Tarrafal

Après cette halte surprise, nous remettons les voiles et 26 miles plus tard nous voilà au mouillage du port de Tarrafal sur la côte Ouest de l’île de Sao Nicolau. Le port est très mal protégé de la houle et seulement deux autres voiliers sont là. En débarquant à terre, une horde d’enfants se précipitent sur notre annexe, nous aident en la tirant, nous arrachent notre poubelle des mains et nous proposent leurs services de « boat boy ». Eh oui, les fameux « boat boy » que nous n’avions pas vus à Mindelo sont bien présents sur l’île de Sao Nicolau. Nous découvrons rapidement le village et faisons la rencontre d’un suisse ayant l’air dépité. Nathalia, pleine de bonne volonté, lui demande si tout va bien. Il nous raconte alors que son bateau a coulé il y a une dizaine de jours à quelques mètres du nôtre ! Ce dernier est vraiment remonté contre les Capverdiens, qui on fait preuve de très peu d’empathie et contre la vie en général… Nos chemins se séparent sous son flot de critiques et d’insultes. Quelques jours plus tard, Nathalia et moi nagerons jusqu’à son épave et plongerons pour récupérer notre premier guide de navigation! Nous tenterons durant les semaines à venir de le sauver d’une fin tragique.

Une visite express dans un Aluguer de luxe !

Un après-midi de vadrouille nous fait découvrir, en compagnie de Michèle, la ville de Ribeira Grande, installée au fond d’une jolie vallée verdoyante. Le trajet en « aluguer » nous fait grandement penser aux magnifiques paysages de Santo Antao.  La ville quant à elle est sympathique, et nous en faisons, une fois de plus, assez rapidement le tour. On profite de faire quelques courses et nous nous remettons en route pour le trajet inverse. « L’aluguer » de retour que nous prenons, est flambant neuf et le conducteur fort sympathique. À peine il me voit sortir mon appareil photo, qu’il ralentit le bus et une fois au sommet de la montagne, il s’arrêtera même au milieu de la route pour me laisser aller prendre des photos de la vallée depuis un point de vue. Cela, malgré les autres clients à l’intérieur du bus! Eh oui, la vie ici est vraiment tranquille et on s’amuse à imaginer la même situation avec les Transports Publique Genevois 🙂 Le soir-même nous mangeons la spécialité du Cap Vert : la Cachupa. Nous sommes accueillis dans la famille d’Alice et mangeons dans le salon un plat riche, composé de patates douces, manioc, patates, carottes, courge, riz, poissons frits, poulet, porc et bouillie de maïs à la viande. Notre régime végétarien en a une fois de plus pris un sacré coup ! Nous mangeons le repas accompagné d’Elana, la petite fille d’Alice qui nous fait réviser notre portugais-créole tout en chantant « la reine des neiges ».

Notre première navigation au près

Le 19 janvier, nous partons de Sao Nicolau en direction de l’île de Boa Vista. Comme comité de départ, nous recevons la visite d’un couple de baleines franches dans le port à quelques mètres du bateau!  Première pour nous : Nous naviguons « au près ». Cela signifie que nous naviguons quasiment CONTRE le vent dominant. Exercice plutôt houleux si l’on peut se permettre le jeu de mot, et qui vaudra à Nathalia et moi de nous vider allègrement sous un magnifique ciel étoilé. Le début de la navigation le long de la côte de Sao Nicolau se passe bien, mais lorsque nous arrivons à l’extrémité de l’île un vent plutôt fort s’abat sur nous. Il faut agir vite pour réduire la voilure. Nathalia se frappe la tête contre la baume de grande voile la laissant KO pour un moment. Patrice et moi « prenons des riz » sur la grande voile. Encore un terme technique propre au monde de la voile. Il s’agit tout simplement de réduire la taille de la grande voile en l’affalant (la baissant) et en l’accrochant à l’aide d’un crochet (sur la baume) fixé sur un œillet (sur la voile). La voile, ainsi réduite, nous empêche de trop giter et de retrouver le pont du bateau sous l’eau. Cette navigation de 17h était donc assez sportive, du fait que nous remontions contre un vent plutôt fort (25 à 30 nœuds), que de grandes vagues s’abattaient sur le pont et que nous avions dû à plusieurs reprises, changer des réglages sur le gréement (les voiles). Heureusement, notre nouvelle destination allait nous permettre de bien nous reposer dans un cadre magnifique… Mais ceci sera pour un prochain article 🙂

Vincent Weil

Jeune diplômé en management et tourisme à la HES-SO de Sierre en Suisse, je suis avant tout un voyageur insatiable. Mon rêve est de voyager à travers le monde paisiblement, au gré des envies et des rencontres afin de vivre de belles expériences. J'aime photographier et filmer nos aventures afin de concocter des vidéos pour ma chaîne Youtube/vincentweil et partager en récits et photos nos expériences sur notre blog de voyage Take-Me-Everywhere.com

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